La chaîne
- Jean-Michel Imhof
- 19 déc. 2020
- 1 min de lecture
8h tu pointes
Pendant des heures
Tu trimes.
Mêmes gestes, mêmes mots
Toujours, encore, toujours,
Plus vite, toujours plus, encore.
Tu ne bois pas, car tu ne peux pas
Quitter ta tâche et casser le rythme
La Chaîne.
12h30 tu quittes
WC, clope, café vite un sandwich,
13h tu pointes
Pendant des heures
Tu plaques, tu places, tu log
Ta tâche
Dans la Chaîne.
Plus vite, toujours plus, encore.
Les mêmes mots, les mêmes gestes
Et cette voix dans ton casque
Qui parle à ta tête
Qui commande tous tes gestes
Qui te dit plus vie, toujours plus, encore.
Qui parle dans ta tête,
Plus vite, fais plus vite, tu ralentis
La Chaîne.
18h tu quittes.
Tes mains tremblent,
Ton ventre se tord,
Ton cerveau brûle.
Tu te répètes ça y est j’ai quitté,
Tu es sorti
C’est fini.
Tu marches, il fait noir,
Tu veux te détendre mais tu paniques.
Ton corps est lambeaux
Monceaux de douleurs.
Tu sais qu’arrivé chez toi
Seule te restera la force
De t’effondrer.
La peine.
La Chaîne
T’a tout volé.
Mais demain...
8h tu pointes.
12h30 tu quittes
18h tu sors
20h tu flippes
8h tu pointes
12h30 tu quittes
Vite le sandwich
13 h tu pointes
20h tout est inerte
Ils sont des milliers
Qui travaillent à leur perte.
Des millions
Dont on se fout et qui turbinent
Pour engraisser
La Chaîne
De tout ce que nous avalons,
Comme des machines.
Je vous ai vu,
Ma tête s’est brisée,
Mais chanceuse,
Libérée,
Aujourd’hui
Elle dit à mes mains
De parler de vous.
Oh30 Envolons-nous.
תגובות