Parti pris
- Jean-Michel Imhof
- 20 déc. 2020
- 1 min de lecture

Parti pris.
Et pourquoi ne dit-on rien ?
Dans les rues ils s’insultent, ils se battent
Pour une voix de plus, un soutien de moins.
Il sort de chez lui, et dans la rue,
Il se prend un mur.
D’insultes.
Ils n’ont pas fait le même choix que lui,
Alors ils hurlent.
Pas de discussion.
Pas d’échanges d’opinion.
Seulement des cris,
Des injures.
Des mots fermés.
Les mots fermés.
Il sort de chez lui et se prépare,
Cette fois il criera plus fort
Et ne baissera pas le regard.
Lui aussi affichera ses couleurs,
Et en grosses lettres
Le nom de son sauveur.
Lui aussi il les traitera de moins que rien.
De simples ignorants.
De non existants.
Avec des mots fermés.
Avec ces mots fermés.
Et partout dans les rues, on frappe.
On crache.
On attaque.
Le groupe rassure,
Le groupe sépare,
Parfois pour toujours
Souvent dans l’absurde.
Avoir tellement peur ?
Ne penser que menaces,
Et crier dans le vide,
Pour défendre des droits
Qui n’appartiendraient qu’à certains.
L’effroi guidant les mains,
Remettant toute leur confiance
Dans le bleu ou le rouge
D’un leader incertain.
Des mots fermés.
Juste des mots fermés.
On ne voit que ça partout.
Ils ne montrent que ça partout.
Tant et si bien, que l’on ne voit plus rien.
Que l’on ne dit plus rien.
Que des mots fermés.
Et on oublie même
De s’indigner.
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