Passager
- Jean-Michel Imhof
- 18 févr. 2021
- 1 min de lecture

Ne faire que passer.
D’abord il a pensé qu’il fallait s’installer.
Plus loin il a compris.
Il fallait suivre les rares opportunités.
Savoir être léger.
Suivre les vents.
Et accepter que tout est changement.
Que plus rien ne sera comme avant.
Qu’il n’y a pas ici de stabilité à trouver,
Mais des chemins de traverses à emprunter.
Parcourir et ne plus rien posséder.
N’avoir jamais de chez soi,
Vraiment à soi ou vraiment pour soi.
Parcourir.
Ne rien posséder.
Ne plus appartenir.
A rien.
A personne.
Liberté folle.
Exil solitaire.
Enfermement aveugle.
Qui ne se voit pas.
Qui ne se comprend pas.
Il se ressent, seulement.
Parcourir et tout lâcher.
Les habitudes, les manières, les espoirs.
Tout abandonner, tout laisser.
Ne plus rien posséder.
De ses rêves mêmes, se délester.
Être comme une terre vierge et vide.
Qui peut tout recevoir,
Tout absorber.
Et qui ne choisit pas
Quelles sont les graines qui vont germer.
Être souple.
Se transformer.
Sans arrêt.
A chaque étape.
Jamais la paix.
Ça ne s’arrête pas.
Ça ne s’arrête plus.
Toujours muter.
Être un passager,
Seul moyen de se protéger.
Ne pas trop s’arrêter,
Ne pas trop aimer.
Ne rien posséder.
Seulement l’âme d’un passager.
Tous des passagers.
Plus ou moins libres,
Plus ou moins liés.
Plus ou moins arrêtés.
Ils ne font rien d’autre,
Qu’ils s’y consacrent,
Ou qu’ils fuient l’idée.
Et lui-même,
Qu’il le veuille ou non,
Il ne fera jamais rien d’autre
Que de passer.
Passer c est déjà beaucoup ! Il aurait pu ne pas voir, ne pas ressentir cette liberté...
Passer est important et ressentir est mieux🙏 no regret